L'église

L'ancienne église

Amiens Musée de Picardie, Aimée et/ou Louis Duthoit(1803-1869)(1807-1874), « Poulainville,  ancienne Église (fragment) » (cliché x)
Amiens Musée de Picardie, Aimée et/ou Louis Duthoit(1803-1869)(1807-1874), « Poulainville, ancienne Église (fragment) » (cliché x)

Textes extraits d’une recherche en cours, non exhaustifs et sujets à modifications par la suite

                                              

De cette église, à ce jour, nous n’en connaissons que peu de choses, ce n’est que le 15 novembre1630 qu’elle apparaît dans les archives pour la première fois, sur  une sentence, concernant  la réparation du chœur ( 7 )

Construite en moellons calcaires sur un soubassement en grés, ses ouvertures étaient du type roman, elle était couverte de tuiles à l’exception du clocher recouvert d’ardoises, on trouve sur une demande d’imposition adressée au préfet, par le conseil municipal en date du 19 Juin 1833.

"…a rassoir la totalité des tuiles et des lattes manquantes à la couverture de l’église du coté vers le nord.

Au clocher a raccommoder et a remplacer les ardoises manquantes ainsi que le plomb."

  

Elle était bâtie près de l’Eglise actuelle à gauche, de l’autre coté de la rue, mais plus en retrait, la droite du cœur se trouvait à la hauteur du monument aux morts et la gauche touchait la petite maison toujours visible, située à l’angle de la rue de Coisy

En mauvais état, sa réparation fut un temps envisagée, puis abandonnée le 20 mai 1860 par le conseil municipal au profit de la construction d’une nouvelle église.

Elle figure sur un plan des alignements de la place de l’église dressés par l’agent voyer cantonal le 22 Janvier 1867, ce qui donne une dimension extérieure de 25 mètres de longueur sur 7,40 m de largeur.

Détruite après la construction de l’église actuelle vers 1872, nous en possèdons un dessin des frères DUTHOIT (en mauvais état la partie basse de l’église a disparu), ainsi qu’une photographie, prise fin 1871, au dos de celle-ci figure le cachet de l’évêché, peut être que plusieurs clichés furent vendus au profit de l’église ou bien furent offerts à de généreux donateurs (?)

 

Sur cette photo, le bâtiment au premier plan à gauche était l’école

De cette église selon GARNIER, il ne reste rien sauf un retable d’autel de style LOUIS XV, dont les principales parties sont à la sacristie et au presbytère (4).

Pourtant, la présence d’autres objets de culte provenant de l’ancienne église, après sa démolition, sera évoquée dans un autre chapitre (l’église actuelle).

Le cimetière jouxtant l’église continua d'être utilisé jusqu’au 26 Janvier 1923, malgré la recommandation préfectorale.

 

Le puits communal a été fermé bien avant, par arrêté préfectoral du 17 Juillet 1899 à la suite de la déclaration d’un cas de thyphoïde, et de la conclusion du laboratoire départemental de bactériologie, qui a décelé la présence de putréfactions de matières dans l’eau et en a attribué la cause au cimetière. Ce puits existe encore. Il est recouvert d’une dalle et se trouve à la gauche du monument aux morts. On peut encore voir de nos jours des marches en grès provenant de cette église. Elles servent  à accéder à la maison d’habitation bâtie sur son emplacement. Elles sont incorporés dans le mur de cette propriété, qui est l’ancien mur du cimetière reconstruit en 1889, les grés du soubassement de l’église ainsi que des moellons.

 

Des corps furent inhumés à l’intérieur de cette église, ces sépultures étaient réservées aux prêtres, mais aussi à des bienfaiteurs, ou des personnes ayant acheté ce droit (9)

 

"Le 1 Juin 1724 est décédé Magdeleine Lescaillet femme de Piere bulot, laquelle a été inhumé dans l’église de cette paroisse de St Piere de Poulainville au desous de la St Vierge, en présence de ses proches parents et de son mary"

Hémart curé de Poulainville

 

 

L’an de grâce mil sept cent soixante deux, le vingt et un de Juin après la messe des morts chantée pour le repos de l’âme de Cristophe GUYOT,  décédé, âgé de quatre vingt quatre ans. Son corps a été par nous inhumé dans l’église de Poulainville en présence du Sr Christophe Louis GUYOT  son fils et du Sr charles QUIGNON son beau-fils qui ont signé ce présent acte

LEFEBURE  curé                                                                                      

 

 

Le deux du mois d’Avril 1768 a été par nous inhumé dans l’église de cette paroisse le corps d'Etienne Honoré LADENT, âgé de deux mois et demi, enfant en nourrice chez Jean CANAPLE, en présence d’Etienne LADENT son père, et d’Antoine POIRÉ qui ont signés Le SENNE curé   

                                                                                   

Le dix neuf Novembre mil sept cens soixante quinze Jean Baptiste Le SENNE  prêtre curé de cette paroisse a été inhumé en l’église de Poulainville (Voir ces curés ont exercé leur ministère dans cette église)

 

Lors de la construction de cette maison, une crypte circulaire fut détruite par un engin de terrassement, et les corps avec !


 

LES DEUX EGLISES

 

SON ORGANISATION ECCLESIASTIQUE :

  

Paroisse du doyenné de Vignacourt, archidiaconé et diocèse d’Amiens, présentateur le Chapitre de la Cathédrale d’Amiens.

EVRARD  évêque d’Amiens acheta la dîme de Poulainville à Firmin RABUISSON en 1219, selon GARNIER (4). Aux Archives Départementales, on trouve : Acquisition par Firmin des RABUISSON  de la dîme de Pollainville vendu par RENAULDUS en 1219  la même année (?).

LA PAROISSE DE POULAINVILLE 

 

Territoire sur lequel s’exerce la juridiction spirituelle du curé, rattaché à notre ancienne église dans laquelle il célébrait le service divin à ses paroissiens. La présence de ceux-ci était obligatoire les dimanches et les jours de fêtes, le curé leur rappelait alors les devoirs d’un bon chrétien.

 

A partir de 1516, la paroisse est placée sous le concordat signé entre François 1er et le pape Léon X (1)définissant les rapports entre l’église et l’Etat, qui resta tel quel jusqu'à la révolution. Le curé fut chargé de l’enseignement (non obligatoire). En plus du catéchisme, il devait apprendre aux enfants, l’écriture, la lecture, le calcul. Toutefois, on ne trouve pas trace d’enseignements à Poulainville avant 1770 (présence d’un magister) (9).

 

Il servait d’intermédiaire entre le pouvoir et ses paroissiens en diffusant ses décisions. Il devait également tenir les registres paroissiaux  sous peine d’amendes, en double exemplaire, sur papier timbré, fourni par le pouvoir royal. Ces registres devaient être rédigés en français, suivant l’ordonnance de Villers Cotterêt, et un exemplaire remis tous les ans  à l’élection  de Doullens, puis par la suite en 1748 au greffe du Baillage d’Amiens, en exécution de la déclaration du Roy du 9 Avril 1736. Bien qu’ils soient obligatoires, ces registres n’étaient pas gratuits pour autant. Des droits devaient être réglés, soit par la fabrique de la paroisse (assemblée qui gérait entre autres les biens de cette église) soit par le curé si la fabrique n’en avait pas les moyens, ou par d’autres. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils doivent être réglés et ils le seront ! C’est l’impression que l’on ressent à la lecture de la page paraphée servant a la rédaction des actes.

 

En 1674 ils étaient de 8 deniers la feuille

En 1692 ils étaient de 40 Sols

En 1709 ils étaient de 6 livres pour tous les droits.

Sur ces registres seront enregistrés les baptêmes, les mariages, les inhumations des catholiques. Seuls étaient exclus les juifs et les protestants s’il y en avait. Dans un premier temps, ils furent rédigés dans l’ordre où se produisaient les événements, puis par la suite en 1747, les baptêmes et mariages figurent sur un même feuillet et les inhumations sur un autre.

 

Nous avons la chance de posséder les registres paroissiaux de 1667 à 1698, et de 1701 à 1792 (avec quelques année manquantes). Ces actes rédigés par le curé, et parfois par le magister (maître d’école) quand le curé était souffrant, (on trouve sa signature et il est fait mention de sa profession en 1770 à coté de celle du curé) laissent parfois transpirer quelques faits divers, comme nous allons les lire ci après, l’orthographe est celle de la rédaction de l’acte.

 

Les baptêmes (9)

 

Ce sacrement était administré par le curé généralement le lendemain de la naissance ou avant si l’enfant risquait de mourir. Dans le cas d’absence du curé, la sage femme baptisait l’enfant. Entre 1779 et 1784 où la mortalité infantile était très élevée à Poulainville, presque à toutes les naissances, l’enfant était « ondoïé ou ondoyé » par la sage femme. Par la suite en émettant des réserve, le curé renouvelait le sacrement ou reprenait les points qui s’avéraient douteux, puis rédigeait l’acte, et apposait sa signature.

 

Le huit Juillet 1733 est né Alexis fils de Pierre Houbron et de Jeanne Flamen son épouse, lequel a été baptisé par Magdelaine Canaple sage femme de Coisy a cause qu’il était en danger de mort,aincy que la dite sage femme me’a affirmé et le jour dit et an, ledit Alexis a été apporté a l’église et les cérémonie omise a son baptême ont eté(supplée ??) par moy cure é soussigné de la paroisse de St Piere de Poulainville,leparein Piere Boutard,la mareinne Anne Debeauvais

Hémart curé                                                                                                

 

Le cinq Novembre 1733 est né Antoine fils de Piere Tirancourt et de Marguerite Poiré son épouse lequel a été baptisé sous condition par moi curé soussigné parce Madeleine Canaple l’avait (assuré,) dans la maison en naissant, le parein Antoine Poiré, la mareinne Anne Debeauvais aviont signé avec moy le six Novembre 1733

Hemart curé 

                                                                                          

Baptême de deux enfants trouvés

Les prénoms qui leurs furent attribués, respectivement Jean Baptiste pour le garçon et Marie pour la fille deviendront leur nom de famille qu’ils transmettront à leurs descendances.

 

Le deux Février Mil sept cent soixante dix, nous sous signé avons solennellement baptisé sous condition Jean Baptiste qu’on a trouvé le même jour au bout du village après la messe de paroisse, le parein a été Jean Baptiste Darquet et la mareine Angélique Cozette qui ont signés comme témoins de ce interpellé et nous avons signé cy dessous le jour et an susdit

Pierre François Moncomble religieux cordelier d’Amiens

 

Le deux Mars mil sept cent soixante dix nous soussigné avons solennellement baptisé sous condition Marie qu’on a trouvé la veille au bout du vilage par les onze heures du matin, le parein a été Joseph Leclercq et la mareine Marie Bulot qui ont déclaré ne savoir  écrire de ce interpellé et moy j’ai signé cy dessous le présent acte

Poulet desservant de Poulainville.

 

Un baptême prestigieux a été célébré dans cette église, le parrain F HÉMART curé de la paroisse de Poulainville, assista à la cérémonie, mais la marraine princesse de Montmorency épouse du seigneur de Poulainville s’y fit représenter

 

Le second janvier 1719 fut baptysé par moy curé de coisy doyen de vignacourt charlotte Louise fille de Jean Saguier et de Marie Magdeleine Sauvé son épouse, le parrein Mr francois hemart curé de Poulainville La marrenne dame charlotte Louise de saveuse Princesse de Momorency répondante pour elle Margueritte que tant fille de chambre de la dite dame     

F HEMART curé de poulainville 

V De FLESSELLES

Les mariages 

 

Les mariages, interdits pendant le mois de mai, sont célébrés après la publication des trois bans dans la paroisse si les contractants habitent la même. Dans le cas contraire, ils sont publiés dans celle de chaque contractant. La permission des curés administrant ces paroisses est nécessaire. Dans les cas assez fréquents, où un ban ou deux  tombés en période prohibée (Avent, Carême ou autre), une dispense de l’évêque était nécessaire, mais elle n’était pas gratuite !

 

Dans un autre, la consanguinité, cas fréquent également, une dispense était nécessaire.

Calculée en degrés selon le droit canon :

1er      degré entre frère et sœur

2eme degré entre cousins germains

3eme degré entre cousins natifs de germains

4eme degré entre cousins au 8eme rang

 

A Poulainville, nous n’avons trouvé que des dispenses pour des mariages consanguins du 3ème et 4ème degré. Les fiançailles sont célébrées la veille du mariage, c’est ce qui ressort de la lecture de la plupart des actes.

 

La sœur de François Le SENNE curé de la paroisse de Poulainville de 1763 a 1775, se maria en cette église (9) :

Ce qui donne en plus clair :

 

Le vingtroixieme du mois de janvier de l’année mil sept cent soixante six,je prieur de la paroisse de St nicolas de lamaronde soussigné, avec la permission de Monsieur jean baptiste le Senne prêtre et curé de la paroisse St pierre de poulainville, les bans de mariage ayant ésté publié solennellement en la paroisse de St jacques et St leu de la ville d’amiens, la dispense de deux bans ayant esté obtenue de Monseigneur l’illustrissime et révérendissime évêque d’amiens, comme il nous a apparu ; signé l’abbé de modenne et plus bas (…………) sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement (………) ou canonique , les fiançailles faites et célébrés le tout avec les permission de Messieurs les curés cy dessous dénommés ay solennellement marié en la paroisse de poulainville, pierre merdieu fils de feu jean merdieu et de marie louise leclercq les père et mère et marie therese Le Senne fille de feu adrien Le Senne et de Melle marie louise destregas les père et mère, en présence de monsieur jean baptiste Le Senne frère de la contractante prêtre,Curé de poulainville,de joseph merdieu marchand en la ville d’amiens frère du contractant ,de mademoiselle marie louise destregas,mère de la contractante,de Mr de lamarre prêtre de l’hôtel dieu de la ville d’amiens et de poiré magister du village de poulainville qui ont signé avec moy de ce interpellé selon l’ordonnance ,et de marie louise leclercq mère du contractant

 

Les inhumations

Elles avaient lieu parfois le jour même, plus fréquemment  le lendemain du décès après la messe des morts chantée s’il s’agissait d’un adulte, ou la messe des anges chantée s’il s’agissait d’un enfant (cas plus fréquent). La personne décédée dans la paroisse y était inhumée même si elle était de passage, je n’ai trouvé qu’une cérémonie à l’issu de laquelle le corps a été inhumé a Bertangles.

 

Décès d’un mendiant

L’an de grâce mil sept cent quarante le seize de Mai après la messe des morts chantée pour le repos de l’âme du déffunt jean francois âgé de soixante ans ou soixante cinq ans pauvre passant mendiant qui s’est dit nommé ainsi et etre habitant du village de Bretonneux en picardie qui est décédé chez Sébastien Boutart qui l’avait retiré chez lui par charité Son corps a été inhumé au cimetierre de cette paroisse en présence du dit Boutart et de Charles Paillart qui ont signés ce présent acte

Lefebure   

Un accident de circulation mortel en 1743 !

 

L’an de grâce mil sept cent quarante trois le douze février après la messe office des morts a trois leçons chantez pour le repos de l’âme de jean baptiste Deflesselles garçon roulier du village de Baillesmont prés d’Arras décédé le jour précédent par accident d’un de ses chevaux et de son chariot, après avoir été administré du sacrement de l’extrême onction dans la maison de Lescot cabaretier au village de Poulainville âgé environ de vingt cinq ans a ce qu’il nous a paru.Son corps a été par nous inhumé au cimetière de cette paroisse en présence de charles et francoise Paillart qui ont signés le présent acte

Lefebure pasteur

 

 

Le suicide privait la malheureuse victime des sacrements mais aussi de toute compassion 

(24 Octobre 1787)

 

……dument er légitimement convaincu s’être homicidé par imbécillité comme il apparaît par le témoignage des ayants connaissance de son délire

Pour l’inhumation dans le cimetière, l’intervention du juge, officier de justice de la baronnie de Poulainville a été nécessaire :

 

….et après nous etre fait authoriser en bonne forme par sommation du dit officier de justice, son corps a été inhumé, par nous le lendemain au cimetière de cette paroisse……

 

Les sources de revenu du curé avant la Révolution

Elles étaient gérées par le conseil de fabrique

 

La dîme

Impôt en nature sur les récoltes, dans la paroisse de Poulainville le chapitre de la Cathédrale d’Amiens avait un tiers des grosses et menues dîmes, en 1624 et le curé deux tiers

 

Revenus de la cure 

552 livres 3 sols charges déduites en 1729, 2136 livres en 1789

Elle payait 40 sols pour 4 décimes en  1522 et 30 sols en 1561

 

Les droits casuels :

Droits perçus sur les baptêmes, mariages, funérailles.

Les legs, dons, locations des places dans l’église.

Les paroissiens doivent le loger (le presbytère) et lui fournir le mobilier.

 

La fabrique avant la révolution : 

Assemblée de laïcs de bonne vie et mœurs élus par les paroissiens, ils étaient désignés à Poulainville sous le nom de fabriciens, et siégeaient au coté du curé. Son rôle était d’administrer les biens et les revenus de la cure (le temporel), elle était chargée de l’entretien de l’église, de pourvoir aux frais liés au culte. Elle devait assurer ce que nous appellerions de nos jours « l’intendance » fournitures d’ornements et d’habits sacerdotaux, nappes d’autel, croix, etc ... Elle fixait le prix de la location des bancs (posséder un banc était signe de richesses), des affermages de terres etc ...

 

Avant la révolution, nous ne possédons à ma connaissance aucun texte relatif à la fabrique de la paroisse de Poulainville, si ce n’est l’acte de décès d’un marguillier (membre élu du conseil de fabrique) en date du 20 Décembre 1789 : 

Jean Baptiste Pruvost âgé de trente deux ans époux de Marie Canaple marguillier en charge est décédé le vingt Décembre mil sept cent quatre vingt neuf

et sur un acte de naissance le 5 Janvier 1791 :

Francois Lucas marguillier en exercice ...

Par la suite au XIXème, nous avons des archives et nous en parlerons plus loin

   

     

        .

La PAROISSE à la révolution : 

La paroisse de Poulainville devint la commune de Poulainville. A partir de 1789, le concordat qui s’appliquait depuis François 1er est supprimé et remplacé par la constitution civile du clergé le 12 Juillet 1790. Elle est signée à contre cœur par Louis XVI et rejetée par le pape Pie VI (2). Le 27 Novembre 1790, obligation fut faite aux ecclésiastiques de prêter serment de fidélité à la nation, à la loi, et au roi ; certains s’y prêtèrent (les jureurs) ; d’autres s’y refuseront (les réfractaires).

 

Le curé ne tient plus les registres paroissiaux, remplacé par un officier d’état civil. Le curé est un citoyen et doit  se consacrer uniquement au culte, il n’est plus chargé de l’école, il est élu

 

Les ressources du curé sous la révolution 

Dans la nuit du 4 au 5 août 1789 la dîme et les droits casuels furent supprimés, mais le curé reçut alors un traitement, ce qui n'a pas du lui déplaire car dans les petites paroisses il n’était pas un nanti. La proposition de Mirabeau reprenant celle de TALLEYRAND est votée le 2 Novembre 1789. Elle accorde au moins à tout curé 1200 livres, ce à quoi s’ajoute son logement et son jardin

 

 

La fabrique sous la révolution 

Le 10 Octobre 1789, nationalisation des biens de l’église. La loi votée le 19 Août 1791 met en vente les immeubles, propriétés des fabriques. La loi du 13 Brumaire an II rajouta comme propriété nationale en plus des immeubles, l’actif

         

        .

LA PAROISSE sous le concordat de Napoléon BONAPARTE : 

Le concordat signé entre BONAPARTE  premier consul et le pape Pie VII le 23 Fructidor an IX (10 Septembre 1801) apporte un peu de paix religieuse. Toutefois, le curé doit prêter serment d’obéissance et de fidélité au gouvernement.

 

 

Les ressources du curé a partir du concordat de Napoléon BONAPARTE 

Le curé est salarié, il perçoit un traitement de 1500 francs l’an s’il est de première classe et de 1000 francs s’il est de seconde classe. Il perçoit les oblations pour l’administration des sacrements. Si son presbytère n’a pas été aliéné, il lui sera rendu ainsi que le jardin. Au cas où il a été aliéné la commune devra lui en fournir avec jardin.

 

A Poulainville, les réparations et améliorations du presbytère seront payées par la commune, le chapitre n’en n’ayant pas les moyens. En 1823, la commune consacre 101 francs 14 pour :

- Construire un four avec cheminée dans une étable dépendant de la maison presbytérale pour servir de fournée au besoin du desservant successif

La commune de Poulainville donnera un supplément au traitement du desservant (375 francs) :

(Délibération du 27 avril 1823) (6)

… a l’effet de maintenir et réclamer le traitement supplétif déjà alloué au desservant de la paroisse succursale de la commune pour l’année 1824 ….imposition locale qui pèsera sur les quatre contributions tant interne qu’externe….

Sous la monarchie de Juillet, la commune  s’imposera également pour le traitement  supplémentaire du desservant : 200 francs (somme toujours recueillie par impôt annuel et dont le montant ne variera pas) : Délibération du 21 octobre 1832 (6)

…la commune à s’imposer jusqu'à la concurrence de la somme de deux cent francs pour servir de traitement a Mr le desservant successif de la dite commune pour l’année 1833.

Cette imposition n’était pas prise à l’unanimité. La seule fois où figure le résultat du vote en 1839, sur 16 votants il y eu 9 voix pour et 7 contre ! De plus, à partir de 1851 la commune versa une somme de 100 francs pour le traitement de deux chantres et du serpentiste (musicien jouant du serpent,  instrument de musique à vent, à bois recouvert de cuir, percé de neuf trous qui en règlent l’intonation et ainsi appelé à cause de sa forme « Larousse 1927 »). Le serpent servait a accompagner les chantres.

 

 

La fabrique à partir du  concordat de Napoléon BONAPARTE :

 

Le maire et le curé sont membres de droit au conseil de fabrique, mais le curé y siège à titre consultatif, tout deux peuvent s’y faire représenter. Le 9 Thermidor an XI (26 Juillet 1803), le premier consul autorisa les fabriques à récupérer leurs biens non aliénés. Le 30 décembre 1809 NAPOLEON 1er décréta un règlement général sur les fabriques, règlement complété en 1825 et 1862. La fabrique doit veiller à l’entretien des lieux de culte, et à leurs conservations. Le 5 juin 1837 le conseil municipal fut saisi d’une requête en ce sens, à la suite d’une délibération du conseil de fabrique :

….a l’aggrandissement de la sacristie et solliciter l’agrément du dit conseil Municipal pour demander l’autorisation de concéder un terrain communal tenant en partie au pignon de l’église et la dite sacristie qui fait tout partie, avec intention de la démolir et la reconstruire sur l’étendue du dit pignon de la dite église.

 

La réponse du conseil municipal ne fut pas celle souhaitée :

Le conseil municipal ayant mûrement réfléchi sur la situation de la commune, disant que la sacristie existe depuis un temps immémorial, aucuns des prêtres que la paroisse a possédée ne s’en est plaint, en 1831 il fut fait une contribution locale de 140 fr. pour réparer l’église et la sacristie qui est aujourd’hui en bon état. La fabrique ayant des fonds disponibles il est urgence de les employer au clocher qui menace des inconvénients,les croissées de l’église sont défectueuses,les étables du presbitere demandent des réparations,tandis que la commune n’a aucune ressources. Subséquence nous estimons qu’il n’y a pas lieu a procéder a une enquête de commodo sur la demande dont il s’agit, nous engageons avec prière le conseil de fabrique d’user avec prudence l’emploi de leurs ressources, attendu que s’il survenait des réparations soit a l’église soit au presbitere, la commune ne pourrai y pourvoir qu’en 1840 vu que d’ici a cet époquele fr de est chargée annuellement de 1200 contribution locale.

 

Elle doit administrer et percevoir les aumônes, les rentes les biens.

La commune étant autorisée à verser des subventions (décret de Décembre 1809), elles sont perçues par la fabrique, qui gère tout les fonds affectés au culte, et en règle les dépenses.

Elle perçoit les legs des particuliers :

En argent (8):

 

….La dame Boutart lègue à la fabrique, suivant son testament public du 31 Juillet 1858 une somme de 800 francs a la charge lors de l’extinction de l’usufruit de cette somme de faire célébrer 300 messes……

 

Soit en terres qui sont mises en locations (8):

 

42 ares 21 provenant de Poiré             le 1er septembre  1869

21 ares 10 provenant de Canaple       le 23 Mars              1876

15 ares 82 provenant de S.Guyot         le 15 Mai                1876

 

L’argent ne rentre pas toujours comme prévu, comme en témoigne ce courrier émanant du conseil de préfecture, ayant pour objet (8):

 

Le trésorier de la fabrique de l’église de Poullainville est autorisé a poursuivre en justice les débiteurs du prix des places aux bancs de l’église, aux fins de payement de ce quels doivent

 

 

Extrait du courrier ;

 

Le conseil présidé par Mr Radiguet, doyen

Vu une délibération du 18 Août 1828, du conseil de fabrique de l’église de Poullainville, sollicitant du conseil l’autorisation pour le trésorier de cette fabrique de former demande en justice réglée, en 1ere instance seulement, contre les locataires de places aux bancs de l’église dénommée en cette délibération, les quels sont en retard de payer le prix de leurs places, afin de les faire condamner avec dépens a payer les sommes qu’ils doivent

Attendu que la fabrique de l’église de Poullainville est fondée en titre, et qu’elle a un pressant besoin de rentrer très promptement dans les sommes qui lui sont du

              Arrête 

L’autorisation demandée est accordée

Fait et prononcé en séance, a Amiens

                  Le 2   8bre   1828

Signé Badiguet, Marotte, Poujol d’Acqueville,

 


 CES CURÉS  ONT EXERCÉ LEUR MINISTÈRE DANS CETTE ÉGLISE (4) (9):

 

 VADUREL               1608_1613

 

Jean MAILLART      1626_1628

 

 

 

François ARTHUS     

1680-1710 Attesté par GARNIER  à partir de 1680. Nous le trouvons avec certitude en 1687 sur les registres de catholicité par le tout premier paraphe manuscrit figurant sur ces registres (9)

(Paraphé par nous Lieutenan Général au bailliage d’Amiens pour servir de premier registre aux baptêmes ,mariages,et sépultures,de la Paroisse de Pollinville de laquelle Mr Francois Arthus est a présent curé Le dit registre contenant quatre feuillet a Amiens ce vingt cinq Avril 1677)

Tous les actes figurants sur ces registres avant 1687 ne portent pas la signature du curé, on ne peut donc avec certitude dater la prise de fonction de celui-ci. Malade le 4 novembre 1703  un mariage fut célébré par Vincent De FLESSELLES, curé de Coisy

(Avec la permission de Mr le curé de Poulainville gissant au lit malade)

Le 11 Novembre 1703 un baptême fut célébré par Vincent De FLESSELLES  curé de Coisy

( Le curé de poulainville étant malade)

Malade le 14 Septembre 1706 un baptême fut célébré par Vincent De FLESSELLES curé à la cure de Coisy 

(Comis à la cure de Poulainville )

Le 27 Octobre 1707 de nouveau malade, un baptême fut célébré par le curé de Coisy. Le 12 Septembre 1709, la messe des morts fut célébré par Haudebourcq, curé de Bertangles. Le 19 Septembre 1709, également. Le 22 Décembre 1709, un baptême est célébré par le curé de Bertangles. Le dernier acte où figure sa signature est un acte de baptême en date du 10 Octobre 1710. Il décéda le 21 avril 1712 chez Adrien Aliamet Seigneur de Folie qui était probablement son neveu, son corps a été inhumé dans l'église de Condé Folie.                                        

                                               

 Signature François ARTHUS                                                 

 

François   HEMART    

1710-1737 signe son premier acte le 25 Octobre 1710

Malade le 8 Juin 1734 un mariage est célébré par BERNAUD curé de Coisy 

(En l’absence, avec le consentement de Maistre Francois Hemard curé de Poulainville).

Malade le 14 Juillet 1736 un baptême fut célébré par BERNAUD curé de Coisy. Puis le 8 Octobre 1737 Haudebourcq célèbre deux baptêmes 

(Mr le curé de Poulainville incommodé).

De nouveau le 28 Octobre 1737 Bernaud curé de Coisy célèbre un baptême. Depuis le 8 Octobre 1737 il n’est plus fait mention de Francois HEMART nous n’avons pas d’acte de décès dans nos registres

  

 


Signature François ARTHUS
Signature François ARTHUS
Signature de Jean-Baptiste LEFEBURE
Signature de Jean-Baptiste LEFEBURE
Signature de Henry Auguste Sulpice POIRE
Signature de Henry Auguste Sulpice POIRE
Signature de Isidore BAIL
Signature de Isidore BAIL
Signature François HEMART
Signature François HEMART
Signature de LE SENNE Curé
Signature de LE SENNE Curé
Signature deJean Joseph DROCOURT
Signature deJean Joseph DROCOURT
Signature de François Auguste Alphonse LEPINE
Signature de François Auguste Alphonse LEPINE

Jean-Baptiste LEFEBURE   

1738-1763. Signe son premier acte le dernier jour d’Avril 1738. Une terrible épidémie ravagea la paroisse de Poulainville en 1748. Il est dommage pour nous qu’il n’ai pas inscrit de commentaires sur les nombreux actes de décès d’enfants, lui aussi sera malade et contraint de se faire remplacer

 

Le 6 Février 1744 un mariage est célébré par Le Comte de LONGPRÉ  Prieur

Le 6 mai 1761 un baptême est célébré 

(En l’absence de Monsieur le curé) par C MONTEL  prieur curé de Longpré.

Le 4 Mars 1763 une messe des morts fut célébré par C MONTEL  curé prieur de Longpré

A partir du 9 avril 1763 date à laquelle il rédige un acte d’inhumation (le dernier), les ennuis de santé de Jean-Baptiste LEFEBURE  vont se précipiter. Le 3 Juillet 1763 un mariage est célébré par Le Senne curé. Le 5 Juillet 1763 un mariage est célébré par Le SENNE curé. Le 22 Octobre 1763 un mariage est célébré par LETUREC  (je ne suis pas sur de l’orthographe) prêtre du chapitre St Firmin à la porte d’Amiens. Décédé dans sa paroisse en 1765 :

 

Le Vingt quatre de Février a été inhumé au cimetière de cette paroisse notre Jean Baptiste Lefebure curé de la ditte paroisse en présence de Jean Baptiste Le Senne son neveu et d’Antoine Poiré magister qui ont signés ce présent acte

                                    

 

Jean Baptiste LE SENNE   

1763-1775. Neveu du précédent curé. Ce cas n’était pas rare, d’autres curés ont eu pour successeur un neveu ou un cousin. Il était de santé fragile comme nous allons le découvrir avec ses nombreuses absences.

 

Le 9 Avril 1764 deux baptêmes de jumeaux sont célébrés par BERNAUD curé de coisy. Le13 février 1767, par MANOT curé de Cardonnette. Le 18 Mars 1768, un baptême célébré par Moy curé d’Alonville en l’absence de monsieur le curé de poulainville, l’ abbé curé d’Allonville

Le 12 Septembre 1768 un baptême est célébré par MANOT curé de Cardonnette. Le 13 Juin 1769 un baptême célébré par fr Simon DUBOIS dominicain. De Janvier 1770 au 21 Juillet 1770 de nouveaux ennuis de santé vont le contraindre à se faire remplacer par DUBOURG, prêtre le 5 Janvier 1770 et par MANOT curé de Cardonnette le 31 Janvier 1770. Le 2 Février 1770 un baptême célébré sous condition par Pierre François MONCOMBLE  religieux Cordelier d’Amiens. Les 10, 13, 14 Février 1770 par p F MONCOMBLE (Avec la permission de Meur Joiron Grand Vicaire Général)

Le 22 Février, le 2 Mars, le 16 mars, le 1 Mai le 24 Mai 1770, par POULET desservant à Poulainville. Le 21 Juillet 1770 Jean Baptiste Le SENNE célèbre de nouveau les messes et rédige de sa très belle écriture les actes. L’année 1771 ne sera pas meilleure, car le 4 Janvier 1771 une inhumation sera effectuée par (nous Chanoine de l’Eglise Royalle, Collégiale et Paroissiale du St Sépulcre de Paris) par JOURDAIN  ch du St c Sépulcre de Paris

Le 3 Juillet 1771 un baptême et un mariage sont célébrés par fr Charles de pjb Carme de ch, prêtre (Avec la permission de Monsieur Le Senne curé). Le 4 Septembre 1772 un baptême est célébré par THUILLIER doyen de Vignacourt. Le 21 Avril 1773 un mariage est célébré par DELABRE  curé. Le 21 Juin 1773 une inhumation sera effectuée par DUBOURG prêtre. Le 22 Avril 1774 (Inhumé en l’absence de monsieur le curé) Asselin curé de Barly. Le 27 Septembre 1774 (Inhumé en l’absence de Monsieur le curé) 

L DUCROQUET curé de ??

                                    

Décédé le 19 Novembre 1775 a 38 ans environ :

Le Dix neuf de Novembre mil sept cent soixante quinze a trois heures du matin est décédé Maitre Jean Baptiste Le Senne, prêtre curé de cette paroisse âgé de 38 ans environ après avoir reçu les sacrements, et le lendemain son corps a été inhumé en l’église de Poulainville sa paroisse ,en présence de Messires Witaye curé de Villers,De la Braye curé de Coisy,Manot curé de Bertangles ,de François Le Senne son frère et de Pierre Antoine Merdieu son beau-frere qui ont signés avec moi le présent acte les jour et an que dessus

Thuillier curé doyen de Vignacourt


 

Jean Joseph DROCOURT

1775-1798 signe son premier acte (un baptême où il était le parrain) le 10 Janvier 1776. Il a tenu les registres paroissiaux jusqu’au 4 Octobre 1792, en suite en vertu de la loi du 20 Septembre 1792 le maire rédigea l’état civil (les premiers actes sur le registre paroissial du curé !!!). Pour être curé après le 27 Novembre 1790 il a du prêter serment de fidélité à la République (à ce jour je n’ai eu connaissance d’aucun document relatif a ce sujet). Il était assisté par un desservant Férin prêtre à partir 30 Janvier 1784, et que nous trouvons jusqu'à la fin de la tenue des registres paroissiaux. Antoine POIRÉ clerc laïc y figure très souvent comme assistant (témoin) sur les actes, il décédera le 31 Décembre 1790 et aura quelque temps au paravent greffier de la municipalité de Poulainville. Ce curé se fit rarement remplacer avant la présence du desservant, puis il est arrivé une seule fois après que tout les deux soient absents :

 

Le huitième jour de Juin Mil sept cent quatre vingt cinq par moi soussigné, curé de Frucourt sur Vimeu, a été baptisée en l’absence de Mrs le curé et desservant de cette paroisse, Marie, Félicitée, née le même jour, fille légitime de Jean Canaple ouvrier saiteur et de Marie,Francoise Bulot,son parrain Sébastien Vadurel et sa marainne Marie Félicitée Debeauvais,qui ont marqué avec moi ces jour ,mois et an susdits. 

Poiré curé de Frucout

Peut être s’agit il d’Augustin Sulpice POIRÉ dont il va être question ci-dessous ou d’un autre membre de sa famille...

 

  

Henry Auguste Sulpice POIRÉ         

Fils d’Antoine POIRÉ magister, clerc laïc, et de Marie Madeleine BOUTART  né à Poulainville le 18 juin 1761. Il etait très probablement curé réfractaire, démissionnaire ou démissionné ? de la paroisse où il exerçait. On trouve trace de son état dans les registres d’état civil rédigés par l’officier communal, comme témoin : Henry Augustin Sulpice POIRÉ, ex curé. Sur deux actes de naissances du 22 Pluviôse l’an IV(1796) et Henry Augustin Sulpice POIRÉ prêtre ensuite sur d’autres actes de naissances en date du 3 Germinal, 17 Prairial, 1 Messidor, le 4 Fructidor an IV. Puis le 26 Octobre, le 14 Novembre, le 20 Novembre et le 22 Novembre 1796. On remarque au passage que l’officier d’état civil ne s’y retrouvait plus avec le calendrier républicain, en l’emplacement du jour et du mois il laissait l’espace vierge , et était revenu a l’ancien « style ». 

 

Puis également sur des actes de mariages le 15 Vendémiaire, le 15 Brumaire an IV (1797).

 

Sur des actes de décès le 4 Messidor, le 15 Vendémiaire an IV et le 15 Brumaire an V ; ensuite le 1er mars, le 3 mars 1796 et le 20 Mai 1797. Depuis 1797 on ne trouve plus trace de Henry Augustin Sulpice POIRÉ prêtre. Vu ses nombreuses présences comme témoin, même s’il avait beaucoup de parents, on peut penser qu’il exerçait plus ou moins clandestinement, mais signait les actes comme un simple citoyen sans ajouter prêtre. Bien des paroissiens préféraient un prêtre réfractaire (qui en suivant les consignes du pape courait de grands risques) au prêtre jureur qui lui seul avait une existence légale aux yeux de la république.

 


JAMARD    

présent dans la paroisse de Poulainville le 3 Novembre 1821 (6). Son arrivée posa un problème de financement. Le 3 Novembre 1821 se réunirent le maire, les conseillers et principaux (propriétaires), en vertu de la lettre de Monsieur le Préfet à effet de délibérer relativement au traitement supplétif de :

……Mr jamard notre curé à cet effet nous avons l’honneur de vous adresser Monsieur le préfet, que d’apres l’examen pris tant envers nous, qu’envers les administrés, nous ayons délibérér qu’il est indispensable de pourvoir cette année audit traitement, attendu que déjà plusieurs impôts extraordinaires, absorbent les propriétaires. En conséquence, nous invitons Monsieur notre curé à se joindre à nos faibles capacités et nous servir avec le meilleur disposition. En fois de quoi avons arrêté la présente délibération et l’avons soumise a Monsieur le préfet

 

Ce courrier  laisse perplexe, il en ressort qu’il faut payer le supplément au curé, mais que la commune ne le peut pas, et ne demande aucune aide directe au préfet ! En ce qui concerne le curé, ce n’est pas plus clair, qu’entendaient ils par : «  servir avec de meilleures dispositions » 

 

En 1824 le traitement supplétif se monte à 375 francs, nous ignorons son montant en 1821, mais ce qui est sur c’est que son successeur devra se contenter de 200 francs.

 

 

François Auguste Alphonse LEPINE     

probablement de 1831-1849

La paroisse de Poulainville avant son arrivée n’avait plus de desservants résidant dans la commune (délibération en date du 29 Octobre 1831 concernant la réparation de la maison presbytérale) :

…Duquel il résulte que la dite maison n’était point habitée depuis plusieurs années et que Mgr nous ayant donné un prêtre, il a fallu précipiter les travaux nécessaire et urgent pour rendre cette maison digne de recevoir un ministre…  

 

on trouve son nom mentionné dans le registre d’état civil en date du 28 Octobre1832 :

….Sont comparu Francois Auguste Alphonse Lépine âgé de vingt cinq ans prêtre à Poulainville cousin germain et Charles Antoine Lépine rentier demeurant à la ville d’Amiens âgé  de soixante six ans oncle. Lesquels nous ont déclarés que le même jour que dessus huit heures du soir et décédé à la maison presbitérale dudit lieu domicile du premier déclarant Jean Baptiste Bary agé de vingt neuf ans et de six mois Curé desservant la paroisse de sailly lorette y demeurant canton de Bray né à Framerville canton Chaulnes……

L’épidémie de choléra faisait de terribles ravages !

François Auguste Alphonse LÉPINE décédera le 3 Octobre 1849 lui aussi du choléra à 42 ans. Un monument, qui se trouve maintenant dans le cimetière actuel, surmonté d’une croix à l’extrémité de l’allée centrale, sur une de ses faces, lui rend hommage.

 

            

Isidore BAIL        

1849-1889. Décédé le 21 Novembre1889, c’est le dernier curé qui a exercé dans cette église. Il est l’instigateur de la construction de la nouvelle église, lui aussi une face du monument, cité ci dessus, lui rend hommage. Nous reparlerons de lui quand nous traiterons de ce sujet . 

 

 

                                                                       

                                                                                                                  U. PERODEAU

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE :

 

  • FRANCOIS Ier- LEON X, le concordat de Bologne (1)
  • ASSEMBLEE CONSTITUANTE, la constitution civile du clergé (2)
  • BONAPARTE - PIE VII, le concordat de 1801 (3)
  • GARNIER, dictionnaire topographique du département de la somme (4)
  • DE WITASSE, géographie historique du département de la somme (5)

 

 

 

ŒUVRES MANUSCRITES :

 

  • Archives départementales (7)
  • Archives municipales ou se trouvent :
  •  Les archives de la fabrique de l’église de Poulainville (8)
  • Registres paroissiaux et d’état civil de Poulainville (9)
  • Registres des délibérations du conseil municipal a partir de 1826 (6)

L'église actuelle

 


L’EGLISE ACTUELLE (6) (8)

Avant-propos

 

S’il a été possible dans les chapitres concernant l’ancienne église de dissocier l’ensemble des faits relatés et de les rattacher à chaque personnage, ou à chaque institution, c’est parce qu’ils se sont étalés sur une longue période, chacun ayant une tache bien définie. Dans le chapitre suivant, les faits, les personnes ou les institutions ont travaillé ensemble sur une période relativement courte mais très fertile en événements. Pour cela, les faits seront présentés chronologiquement et les personnes seront cités à ce moment là. 

 

Textes extraits d’une recherche en cours, non exhaustifs et sujets à modification par la suite.

Les textes en caractères italiques entre « … » sont la copie fidèle de documents manuscrits, d’où parfois une orthographe différente de la notre


 
 
        
(Cliché x) Amiens Musée de Picardie ;  Aimé et/ou Louis Duthoit (1803-1869) (1807-1874) «  Poulainville nouvelle église » (No inventaire M P.vii.d.14-31)
 
 
Le 26 Novembre1854 (sous la monarchie de Juillet) Monsieur Pierre Louis Boutillier, maire de la commune de Poulainville, informe le conseil municipal et présente une lettre émanant de Monsieur le préfet, lui annonçant qu’une somme de dix mille francs est léguée par Monsieur Louis Charles Antoine Lépine, propriétaire, pour la reconstruction de l’église, avec l’accord de ses héritiers et de sa légataire.
 
« Le conseil municipal après avoir délibéré, accepte à l’unanimité purement et simplement et avec reconnaissance la dite somme de dix mille francs. »
 
La commune de Poulainville était une commune pauvre, ne possédant, ni tourbières, ni bois, ni de châtelains et n’avait comme seule ressource l’impôt ! De plus, elle s’était engagée dans l’achat controversé d’une maison avec l’intention d’y installer après rénovation la maison commune et l’école. Plusieurs habitants étaient dans la misère et devaient êtres secourus (4% de la population). La population a été durement frappée par l’épidémie de choléra ; de 542 habitants en 1841, elle chuta à 330 en 1881 et, ce malgré les très nombreuses naissances. Cette épidémie emporta François Auguste Lépine, curé de Poulainville, en 1849, et frère du généreux donateur, tout cela fit que le projet de reconstruction ne fut pas évoqué (sauf par le conseil de fabrique) avant l’arrivée d’un nouveau maire (et sous le second empire, 12 ans après le legs).
 

Le projet
 
En séance extraordinaire du conseil municipal en date du 2 Octobre 1866, sous la présidence de Monsieur Hartmann, maire, qui évoqua la nécessité urgente de procéder à la reconstruction d’une église dans la commune, ce qui alla dans le sens de la délibération du conseil de fabrique en date du 23 Septembre 1866, il exposa ce qui suit :
 
« …déjà le pignon derrière l’autel menace ruine, de plus il s’est écroulé en partie il y a quelques semaines, que la toiture est dans un état aussi défectueux, que le clocher a nécessité que l’on y plaçât  des soutiens ; que pour éviter des accidents quelque fois bien fâcheux, il serai urgent d’aviser a une nouvelle reconstruction de l’église, attendu que l’ensemble du bâtiment est dans l’état de délabrement le plus complet… »
 
Le conseil municipal suggéra au préfet qu’il envoie un "homme de l’art" visiter l’édifice ce qui fut fait, et le 2 Octobre 1866 le conseil municipal prend connaissance du rapport fourni par Mr Daullé architecte diocésain. Ce rapport confirme la nécessité de reconstruire une église, ce qui va dans le sens du conseil municipal.

Mais l’architecte propose un plan situant l’emplacement où la nouvelle église devra être construite, ce qui ne va pas dans le sens du conseil municipal et il argumente contre :
« …le terrain est bas, plus bas que le niveau de la rue susceptible de recevoir les eaux pluviales amenées par le courant depuis Coisy »

Le conseil municipal et le conseil de fabrique voulaient construire l’église sur un terrain appartenant à la commune, probablement celui où se trouve actuellement le monument aux morts. Avec beaucoup de d’humilités et de diplomatie afin de ne pas heurter l’architecte, le conseil municipal demanda à Mr le conseiller d’état (le préfet) de prendre en considération le refus communal, ce qu’il fit. Lors de la séance du 26 Février 1867 le conseil municipal prend connaissance d’un plan d’alignement dressé par l’agent voyer sur lequel il représentait l’église à l’emplacement que nous connaissons. Le conseil municipal trouva le plan rationnel, l’emplacement judicieux et l’adopta à l’unanimité. Pourtant sur les trois terrains concernés, un seul était communal, mais des contacts pris avec les propriétaires, avant la séance laissaient à penser que les terrains seraient légués à la commune. Le conseil municipal et le conseil de fabrique n’avaient pas pensés à cet emplacement, comme l’avoua le conseil municipal :
préoccupé de combattre « la proposition de Mr l’architecte, n’avait accordé qu’une importance secondaire à l’emplacement de la nouvelle église, »
 
Il fut voté par le conseil municipal le 30 Mai 1867, une imposition extraordinaire de dix mille francs
… «   en addition aux quatre contributions directe et recouvrable en 12 annuités, dont la première sera recouvrée en 1868 jusqu’au recouvrement complet de la dite somme de dix mille francs en prévision de la dite reconstruction… »
 
Le 24 Juillet 1867 devant le conseil municipal réuni en urgence lecture fut faite de deux lettres en date du 2 Juillet courant par 
«  lesquelles le sieur Bail Isidore curé desservant de cette paroisse, ainsi que le sieur et la demoiselle Poiré Florentin, propriétaire en cette commune propose a Mr le Maire de céder gratuitement a cette commune et sans aucune condition, le complément de terrain nécessaire a la reconstruction de l’église et au dégagementdu portail… » (Le conseil municipal«  accepte avec empressement et surtout avec reconnaissance la proposition des propriétaires et les prie de croire a toute sa gratitude pour ce signalé bienfait et il leur sait toujours gré de leur pieux désintéressement en faveur d’une commune pauvre .Il est persuadé que toute la commune s’associe a lui pour les remercier de leur libéralité et sans doute le peuple se souviendra, en priant dans le nouveau temple, des pieux et zélés donateurs ».
 
Le cabinet d’architecture des frères Deleforterie à Amiens fut chargé du projet. Ces architectes réputés ont réalisé plusieurs églises. Monsieur Victor Deleforterie  se vit confier la reconstruction de l’église de Poulainville et en réalisa les plans et  devis. Le 19 Novembre 1857, le conseil municipal prit connaissance du plan  présenté par Mr Deleforterie et l’accepta à l’unanimité car il était conforme à son désir, il accepta également le devis de 31000 fr
«  car il ne dépassait guère le montant de ses ressources »
 
Pour pouvoir à cette dépense :
 
1° Legs de Mr Lépine à la commune de Poulainville pour la dite reconstruction          10 000 fr
2° Vote d’une imposition extraordinaire par le conseil et les plus imposés                   10 000 fr
3° Somme en caisse et placée au trésor provenant du produit de la chasse
et ayant la même destination                                                                                    2 480 fr
4°Produit du droit de chasse jusqu'à la fin de bail en 1871                               2 400 fr
5°Matériaux provenant de l’ancienne église évalué                                           1 000 fr                                      
Total des ressources dont peut disposer la commune                                   25 880 fr       
somme inférieure de 5120 fr à la dépense projetée
Après avoir épuisé les ressources de la commune, après avoir grèvé l’impôt pour douze années, le conseil ne voit pas d’autre moyen de combler le déficit qu’en priant Mr le conseiller d’état Préfet de la Somme, d’être son interprète auprès de son Excellence Mr le ministre du cultes, pour l’obtention d’un secours égalant la différence de 5120 frIl espère que son excellence aura quelque considération pour une commune  pauvre qui n’a d’autre ressource que l’impôt, qui s’impose tant de sacrifices, et qui se trouve dans la nécessité, de se pourvoir d’un autre établissement public qui lui manque » (la mairie école)

A partir de cette délibération, le conseil municipal a du être plus rassuré, tout semble clair, le financement bien encadré quoi que la somme à dépenser est supérieure à celle prévue, mais il ne leur fait aucun doute qu’elle sera couverte par un secours.
 
Dans un premier temps, le projet fut présenté devant le conseil général des bâtiments civils qui fit modifier le projet, ce projet modifié par Mr Deleforterie fut approuvé ainsi que son devis sans aucune restriction par le conseil municipal en séance du 22 Mars 1868.
 
Maintenant le projet doit être présenté à l’architecte diocésain pour obtenir son aval. Le travail de l’architecte diocésain consistait à contrôler si le projet correspondait bien au besoin de la paroisse, en ce siècle où les reconstructions d’églises étaient nombreuses. La tentation était grande d’avoir une église plus belle que celle des paroisses voisines, ce ne fut pas le cas à Poulainville où le projet initial était modeste et où la brique dominait car moins chère que la pierre.

Il devait s’assurer également que le devis n’était pas sous estimé, ou au contraire si l’architecte auteur du projet dont les honoraires calculés au taux de 5% ne faisaient pas exécuter des travaux inutiles afin d’augmenter le coût de la reconstruction. Il devait également vérifier si le projet ne comportait aucune erreur préjudiciable à la solidité de la construction.

Le secours tant attendu arriva par une décision en date du 3 juin1868
« Mr le Ministre du cultes a daigné accorder à la commune de Poulainville pour l’aider dans la reconstruction de son église un secours de 5000fr »
Mais une dépense imprévue arrive par le même courrier. Une prescription de son excellence demande à Mr Deleforterie un devis supplémentaire pour augmenter l’épaisseur des murs de façades et augmenter l’épaisseur des pannes de 0,02 (2cm). Il faut entendre par pannes les pièces de bois supportant les chevrons et non la tuile picarde. Le conseil municipal accepta ce devis supplémentaire de 700,74 fr, et pense couvrir cette somme par le rabais d’adjudication. Maintenant tout est près pour demander ce que nous appelons de nos jours le permis de construire.
 
 
L’arrêté autorisant la reconstruction  
 
 
 
 
« Vu les délibérations prises par le conseil de fabrique de l’Eglise de Poulainville les 23 7bre et 22 9bre 1866 relativement à la reconstruction de l’Eglise de cette commune.
        Les délibérations prises sur le même sujet par le conseil municipal de Poulainville, les 2 8bre 1866, 26 fevrier & 30 mai 1867 ;
        Le rapport de Mr l’architecte en chef du département, en date du 21 octobre1866
        L’arrêté préfectoral du 12 juin 1867(3 décisions) modifiant les alignements de la place publique et des abords de l’Eglise
        La délibération municipale du 24 Juillet 1867 acceptant la donation faite à la commune par Mr l’abbé Bail, Le Sr Poiré, la Delle Poiré, de deux parcelles de terrain destinées à compléter l’emplacement de la nouvelle église ;
       Le certificat de vie des donateurs 
       L’acte de donation reçu le 1er août 1867, par le Sr Jumel, notaire à Amiens ;
       Les plans et devis et cahier des charges dressés le 5 7bre 1867 par Mr Delforterie, architecte à Amiens ;
       Les délibérations approbatives du conseil de fabrique en date du 27 8bre 1867, et du Conseil municipal en date du 22 mars 1868 ;
      L’avis du Conseil général des bâtiments civils, en date du 2 et 10 xbre 1867 ;
      La réponse de l’architecte auteur du projet en date du 12 mars 1868 ;
      L’avis de Mr Viollet-Le-Duc, architecte diocésain, en date 19 avril 1868
      La réponse de l’auteur du projet en date du 29 avril 1868 ;
       La décision de Mr le Ministre de la justice et des cultes, en date du 3 juin 1868, allouant un secours de 5000 francs à la commune de Poulainville et prescrivant la modification du projet de travaux dans le sens des observations de Mr l’architecte Diocésain ;
       Le devis supplémentaire, dressé le 13 juin 1868 par Mr Deleforterie architecte à Amiens
       La délibération approbative du conseil municipal, en date du 14 juin 1868 ;
      Le décret impérial du 29 août 1857, autorisant le Maire de Poulainville au nom de cette commune, à accepter le legs à elle fait par le Sr Lépine, de la nue propriété d’une somme de 10000 francs destinée à la construction d’une nouvelle Eglise ;
     L’engagement souscrit le 27 9bre 1867, par les héritiers Lépine relativement a la délivrance de ce legs
    L’arrêté préfectoral du 21 octobre 1867 autorisant la Commune de Poulainville à s’imposer extraordinairement pendant 12 ans, à partir de 1868, une somme de 10000 francs, pour faire face aux dépenses de constructions de l’Eglise ;
     Vu le budget de la commune et celui de la fabrique ;
       L’avis de Mgr l’Evéque d’Amiens en date du 2 avril 1868 ;
      La loi du 18 juillet 1837
     Le décret du 30 Ocbre 1809 et celui du 25 mars 1852
                                       Considérant que la reconstruction de l’église de Poulainville a été jugée indispensable pour elle l’architecte en chef du Département délégué pour la visite decet édifice ;
    Que les plans, devis, cahier des charges, présentés pour cette reconstruction, ont été adoptés par le conseil de fabrique et par le conseil municipal de Poulainville ; qu’ils ont été modifiés conformément aux observations du Conseil Général des bâtiments civils et de Mr l’architecte Diocésain ;
     Considérant que le paiement de la dépense est assuré ; »
    Considérant que l’emplacement choisi pour la reconstruction projetée est bien situé ; qu’il réuni toutes les conditions désirables, et que la donation faite à la commune pour la compléter a été acceptée par le conseil municipal ;
     Considérant enfin que les avis recueillis sont favorables ;
        
 
                                               Arrête
 
Art 1er     Sont approuvés les plans, devis, cahier de charges et devis supplémentaire dressés les 5 7bre 1857 et 13 juin suivant par le Sr Delforterie architecte, à Amiens pour la reconstruction de l’Eglise de Poulainville sur l’emplacement indiqué au plan dressé par Mr Terbicocq agent voyer cantonal le 22 janvier 1867
     Mr le maire de cette commune est autorisé à mettre les travaux en adjudication, conformément à l’ordonnance du 14 9bre 1887, en raison de l’urgence le délai d’affiche est réduit à 20 jours.
Art 2 Mr le maire de Poulainville au nom de cette commune, est autorisé à accepter la donation à elle faite par Mr l’abbé Bail, Mr Poiré (Pierre François Florentin) et à la Dlle Poiré (Marie clémentine,armance) Suivant acte public du 1er août 1867 de deux parcelles de terrains destinées à compléter l’emplacement de la nouvelle église projetée.
Art 3 Il sera pourvu au paiement la dépense évaluée à 31580f74c au moyen des ressources suivantes
    1° Legs Lépine autorisé par décret du 29 août 1857 ...              10,000f
   2° Imposition extraordinaire autorisé par arrêté du 21 8bre ... 10, 000f
 3° Matériaux de l’ancienne Eglise……………………………            1,000f
 4° Produit du droit de chasse loué jusqu’en 1871……………..     4,880f
 5° Secours sur les fonds de l’Etat (décision du 3 juin 1868)       ..5,000f
 6° Rabais présumé de l’adjudication………………………….             700f
                                                                                                       _________
                                                                     Total                             31,580f
Art 4 Mr le Maire & Mr le Receveur municipal de Poulainville sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté.
 
                               Fait à Amiens, le 19 juin 1868
                              
                              Pour le conseiller d’Etat, Préfet, en tournée de révision,
 
                             Le Secrétaire Général, Délégué
                                                             Signé
 

Pour ampliation conforme destinée à Monsieur le Maire a Poulainville.

 

 Le Conseiller de Préfecture délégué




 
 
 
    
 

2ème chapitre

 

La reconstruction

 

Le sieur Vatilde Baillet  entrepreneur à Sains (Sains en Amiénois) remporta l’adjudication le 12 juillet 1868, mais il devra fournir une caution, conjointement avec son épouse Olympe Boulenger

…«Pour assurer garantir la bonne et sincère exécution au marché a lui adjugé pour la reconstruction de l’église… »

Le 2 Août 1868  le receveur municipal reçu la caution … «consistant en une maison francs sise à Sains, rue du puit d’une valeur de neuf mille cinq cents francs»…caution acceptée qui n’obtiendra une main levée, que lorsque les travaux «  aurons étés reçus définitivement » …


 

                                      

Les travaux démarrèrent au mois de septembre 1868, mais le conseil de fabrique qui était d’accord sur le projet initial estima que l’église n’était pas assez spacieuse, (alors que les travaux était bien avancés) demanda au conseil municipal de la faire rallonger. Le conseil municipal réuni le 20 décembre 1868 en séance extraordinaire, réticent fini par acquiescer à une faible majorité, et sous conditions :

 

« Le conseil entant en délibérations a remarqué tout d’abord que le projet primitif a été adopté a l’unanimité par le conseil municipal comme étant  non seulement convenable mais suffisant pour la population de la paroisse. Cependant prenant en considération la délibération du conseil se fabrique en date du 22 Novembre 1868. Considérant en outre que les dépenses nécessitées par le nouveau projet seront entièrement couvertes par les dons et souscriptions volontaires des personnes charitables sans que la commune intervienne dans la susdite dépense, ne s’oppose nullement à ce nouveau projet et donne en conséquence un avis favorable, mais crois devoir faire observer(l’autorité supérieure le jugeant toute fois convenable) qu’il serait peut être raisonnable, dans l’intérêt de l’édifice, que cette modification fut soumise à un homme de l’art afin de savoir par la suite ce projet ne pourra point porter préjudice à la construction elle-même et par conséquent à l’intérêt de la commune, attendu que les travaux son déjà très avancés selon le projet primitif. »

 

Le conseil municipal prévient le conseil de fabrique :

 

« D’un autre coté, la commune ayant fait pour la construction de l’église tout les sacrifices qu’elle a pu le conseil entant bien ne participer en rien dans les dépenses que nécessitera le dit rallongement tant pour celles prévues que pour celles imprévues, non plus que dans les modifications apportées déjà au premier projet et déclare s’en tenir expressément et uniquement aux plans et devis primitif »

 

Le Maire et 4 conseillers sur 7 signèrent cette délibération, les 3 autres, membres du conseil de fabrique, signèrent l’annotation suivante :

 

"Les dénommés ci-dessus s’en tiennent purement et simplement aux conclusions de la délibération du conseil de fabrique sus- visé en date du 2 Novembre1868" 

 

On constate à partir de cette réunion que la belle unanimité et l’enthousiasme qui animaient le conseil municipal au début du projet sont terminés. Quatre conseillers plus le maire émettent des réserves, trois conseillers suivent sans réserves les délibérations du conseil de fabrique. Malgré l’affirmation du conseil municipal concernant le refus de payer tous les travaux qui ne figurent pas dans le devis initial, c’est quand même la commune et uniquement elle qui en est le commanditaire, dont c’est elle qui les réglera. Par contre, elle a la faculté de refuser toutes les demandes de modifications

 

Au cours de la séance extraordinaire du 1er mars 1869 ou le conseil municipal prit connaissance de la délibération du conseil de fabrique en date du 21 février 1889, le ton monta de nouveau :

 

« ….Après cette communication, le conseil est entré en délibération. Alors un membre demande la parole et expose ce que suit, mais avant tout il déclare que pour pas irriter le débat, et bien qu’il y ait beaucoup à dire sur l’attitude peu convenable de Mr le curé dans cette affaire, il se bornera à l’examen du fait principal. Le projet de reconstruction de l’église de Poulainville s’élève à la somme de 31.820 fr. Il doit être clair pour tout le monde qu’en donnant son approbation au devis dressé par Mr l’architecte Deleforterie, le conseil municipal a entendu s’engager et acquitter toutes les dépenses nécessaires pour l’exécution entière du plan approuvé. Plus tard Mr le curé a cru devoir et pouvoir apporter diverses modifications au projet primitif.

1° En substituant de la pierre aux encadrements en briques des fenêtres et en y ajoutant des meneaux » (le meneau est un montant fixe qui divise une fenêtre en compartiments)

2° En établissant des colonnettes en pierre pour recevoir les arêtes de voûtes tant dans le sanctuaire, que dans la nef.

3° En ajoutant au portail un fronton également en pierre

Ultérieurement encore un nouveau projet fut également conçu par Mr le curé pour le rallongement de l’église, reconnu pourtant assez spacieuse par Mr l’architecte lui-même.

Ces divers changements et modifications qu’exige la démolition de quelques parties de l’édifice doivent nécessairement donner lieu à un supplément de dépenses assez élevées pour lequel toutes les ressources ne sont pas régulièrement assurées. Une personne envers laquelle la commune et lui en particulier seront toujours reconnaissant a fait, il est vrai, en faveur du rallongement une souscription de 2.000 fr. Mr le trésorier de la fabrique s’est également engagé personnellement à payer par la suite de dons de diverses personnes, une pareille somme de 2.000fr. Mais quand au surplus qui est encore plus important aucun engagement ni aucune promesse régulière n’ont été pris, qui sont à sa connaissance du moins.

De son coté la commune dispose tant en ressources libres que par le produit présumé d’un impôt de vingt centimes pendant douze ans à partir de 1868 une somme de 30.300fr environ et le devis primitif s’élève à 31.000fr d’où une insuffisance de 700fr. Il résulte d’un calcul très simple qu’en 1879 après l’épurement de l’impôt, il restera encore à payer un capital de 3.825fr plus les intérêts annuels jusqu'à l’entière libération. Si on ajoute à cela les dépenses non prévues complètement par Mr l’architecte et qu’on peut entrevoir dès aujourd’hui et évaluer de 4 à 5.000fr au moins, dépense que, et je le répète, le conseil n’a jamais eu la pensée de laisser à la charge de Mr le curé et consorts, on voit que la commune a un intérêt immense à n’accepter aucune autre charge et qu’elle éprouvera déjà de bien grave embarras pour s’acquitter de celles qui lui incombent. 

D’un autre coté ce qui lui parait surtout regrettable aujourd’hui c’est la persistance apportée par Mr. l’architecte à ne pas dresser, malgré la demande formelle qui lui en a été faite par l’autorité supérieure , le devis supplémentaire complet et exact des dépenses non prévues et de celles qui doivent être la conséquence de toutes les modifications. Il lui parait très utile, nécessaire même, que chacun, le public surtout a qui on cherche à faire croire que tout les changements et imprévisions ne coûteront presque rien, soit éclairé sur les dépenses réelles que devra donner l’église de Poulainville et les charges de chaque partie. Il ajoute que tout vote du conseil de fabrique doit être considéré comme sans objet, cette assemblée ne disposant d’aucune espèce de ressources ainsi qu’elle l’a du reste, constamment déclaré dans ses délibérations antérieures à l’entreprise de l’église.

Il se résume en disant que la commune de Poulainville doit prendre à sa charge les dépenses prévues au devis primitif et supplémentaire dressé le 5 septembre 1867 et 13 juin 1868 ainsi que toutes les autres dépenses obligées pour l’exécution entière du plan approuvé par l’autorité supérieure le 19 juin 1868.

Quant aux suppléments pour les pierres des fenêtres, du portail et pour le rallongement, il lui parait nécessaire que des engagements réguliers soient pris à cet effet par qui de droit, ou que l’entrepreneur dépose une soumission particulière et régulière d’exécuter tous ces dits suppléments et augmentations suivant les prescriptions de l’architecte en chef du département au compte des personnes qui le prendront en charge ; en déclarant renoncer à tout recours contre la commune à ce sujet et ce sous réserve de la sanction de l’autorité supérieure… »

 

Ont voté pour l’adoption du texte le maire et 5 conseillers. Les 3 autres, les mêmes que précédemment, se sont retirés au moment du vote. Si sur le plan financier, les modifications apportées ne sont pas une bonne idée, on doit reconnaître que sur le plan esthétique Mr le curé n’avait pas tort, le mariage pierres briques est plus agréable à l’oeil. La construction suivant le projet initial, placée sous le signe de l’économie uniquement en briques, avec des fenêtres sans meneaux aurait été très austère, et on verra plus loin que la finition intérieure prévue n’était pas plus belle ! Et puis Mr le curé a financé de ses deniers autant qu’il le pouvait. Le terrain qu’il a donné à la commune pour la reconstruction de l’église faisait parti du jardin de la maison presbytérale qui s’en trouva amputé. Par la suite il financera encore un autre achat de bien, nous en parlerons en temps opportun.

 

On constate également que l’architecte bien que payé au pourcentage n’a jamais proposé un projet coûteux, et qu’il est intervenu pour déconseiller les modifications quand il les jugeait inutiles. Les paroissiens faisaient de gros efforts financiers. Ainsi la famille Brieux paya une voire trois cloches. Sur celles-ci figurent en relief leurs noms de baptême : la plus grosse, celle où on arrive à lire le nom de Brieux, fut baptisée Antoinette. L’accès à ces cloches n’étant pas facile, des informations très intéressantes nous sont inaccessibles. Elles sont au nombre de trois, leur poids est estimé à 250 kg pour la grosse, 200 kg pour la moyenne et 150 kg pour la petite.

 

Décidément nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Le 5 juillet 1869 ce même conseil municipal décide de surélever le clocher et de remplacer dans la nef et le sanctuaire l’enduit ordinaire qui était prévu par de l’enduit au plâtre. Il fut décidé aussi de remplacer le pavage prévu en ciment de Portland, par du pavage en carreaux carrés noirs ou blancs de Lunel en barzecle, et des marches en marbre de barzecle, on constate encore que le projet initial ne péchait pas par orgueil !

 

« Le conseil :

Considérant que le clocher tel qu’il est prévu aux plan et devis primitifs a un aspect peu agréable a l’oeil, les ouïes se trouvant dans le toit, et que l’édifice y gagnera beaucoup en beauté.

Considérant que la voûte an plâtre est plus légère que la maçonnerie ordinaire, qu’elle fatiguera beaucoup moins les murs et que l’aspect, par suite des joints incrustés simulant la pierre, est beaucoup plus beau

Vu la lettre de Mr l’architecte en date du 12 juin dernier, estimant la dépense totale à 1.080fr.

Le conseil est d’avis que les susdites modifications soient apportées à la construction… ».

 

Le financement de ces modifications ne semble pas inquiéter le conseil municipal qui l’a prévu comme suit (on peut rêver)

 

« Quand au supplément de dépenses, occasionnées par ces modifications, le conseil croit qu’il pourra les combler avec les économies qui pourront êtres faites sur certains travaux, dont l’estimation a été largement prévue. Sinon il y serait pourvu lors du compte définitif. »

 

Le 4 janvier 1870, le maire adresse au préfet un certificat d’avancement des travaux, afin que celui-ci face parvenir à la commune de Poulainville la première annuité du secours accordé par décision de Mr le ministre des cultes en date du 3 Juin 1868.

 

« Le maire certifie que les travaux commencés au mois de septembre 1868 et qu’actuellement ils sont non pas encore complètements terminés, mais du moins très avancés. »

 

Les travaux étaient suivis également par l’architecte en chef du département, Mr Daullé. A charge pour la commune de régler ses honoraires qu’il présenta le 5 Juin 1870 savoir :

Pour la première visite  48fr30c

Pour la deuxième visite  30fr30c

Soit 78fr60, le conseil estimant la note exagérée proposa au préfet 50fr pour solder les deux visites.

 

La reconstruction fut terminée en cette année de 1870. Les objets servants au culte (tableaux, mobilier, ...) fut transféré de l’ancienne église dans la nouvelle. Maintenant il reste payer l’entrepreneur, puis à compléter de meubler l’intérieur de l’église. Cette année là, le 31 Août 1870 un nouveau conseil municipal fut installé mais le maire ne changea pas (Mr Hartmann).


 
                

 

                    Souvenir de l’ancienne église dans la sacristie (cliché U Pérodeau)

 

 

L’année 1870 fut catastrophique pour le pays et les finances communales étaient déjà bien déficitaires. L’empereur Napoléon III a eu la mauvaise idée de déclarer la guerre à la Prusse, le 19 Juillet, ce qui lui coûta son trône, et sa liberté, mais là n’est pas le sujet. Napoléon III prisonnier et déchu, la troisième république fut proclamée le 4 Septembre 1870

 

La commune déjà lourdement imposée doit participer aux dépenses des gardes nationaux mobilisés (839fr). Elle se tourne vers le préfet en déclarant qu’elle ne peut pas faire face à cette dépense. Après un échange de courrier le préfet propose la solution suivante :

Cette somme sera prélevée sur l’annuité de l’imposition recouvrée en 1870 pour la reconstruction de l’église. De ce fait, la dernière annuité qui était recouvrée en 1879 se trouve reportée à 1880, ce qui fut accepté par le conseil municipal le 21 Novembre 1870, qui par la même occasion, profitant de cette délibération entérinant l’accord fait remarquer à Mr le préfet « l’église, mais en outre un supplément de dépenses, comme cela arrive presque toujours dans des travaux de cette importance, or ce supplément pourra s’élever à 8.000fr environ, et l’assemblée se demande encore comment elle pourra s’acquitter. Pour cela elle prend acte de la promesse de Mr le Préfet sur laquelle elle compte, et elle espère qu’en raison de son bon vouloir, une subvention sera accordée à la commune pour l’aider à se libérer de la dette. »

La subvention promise en 1868 n’était toujours pas versée.

 

La commune de Poulainville, en Février 1871 fut occupée par les soldats Prussiens, qui s’installèrent chez l’habitant occasionnant des frais et ce jusqu’au mois de mars de la même année, ce qui n’arrangea pas les finances locales. Mais pire, les communes  de la Somme durent payer conjointement une énorme contribution de guerre, et la commune de Poulainville dû y participer. Par la suite la commune fut dédommagée. Le 3 mai 1871 un nouveau maire est élu c’est Mr Canaple Auguste Fleury.

 

 

La réception des travaux

 

La reconstruction terminée, l’entrepreneur fait parvenir son métré à l’architecte pour vérification et demande à la commune de procéder à la réception des travaux. Après vérifications, le mémoire est adressé le 18 Juillet 1871 à Mr le maire de Poulainville. Ce mémoire est très volumineux voici son résumé :

 

                                                                                 Mémoire présenté                 Mémoire vérifié

Maçonnerie                                                                      22637f08                       22128f95                                          

Charpente                                                                          2687f74                          2687f74

Couverture                                                                         2600f43                           2600f43

Zingage                                                                              1838f52                           1757f99   

Voûtes et Enduits                                                              4590f21                          4531f37

Menuiserie                                                                          1281f49                          1193f81

Serrurerie                                                                           1596f84                           1576f34

Peinture et Vitrerie                                                              963f10                              962f10

Fournitures et travaux divers                                               50f00                                50f00

Total définitif                                                                   38.249f41                         37.493f66  

 

Honoraires de l’architecte 1/20eme                                                                       18.74f68

 

Total général                                                                                                           39.368f34

 

 

Une  première lettre de Mr le préfet demandant de procéder à la réception des travaux fut adressée le 1er août 1871 à Mr le maire, lettre restée sans réponse. L’entrepreneur, Mr Baillet à son tour, demande instamment de procéder à cette réception le10 septembre 1871 par courrier adressé à Mr le maire :

 

« J’ai l’honneur de rappeler à votre connaissance le métré de l’église de Poulainville dont j’attends la réception depuis longtemps avec impatience, vous devez savoir que mes travaux sont terminés depuis un an et que j’ai remis mon mémoire presque aussitôt que j’ai eu fini, depuis la commune a eu tout le temps nécessaire pour examiner les travaux. Je crois donc vous priez de hâter la délibération concernant la réception, en cas de retard je me verrai forcé d’introduire l’affaire devant le conseil de préfecture sur l’avis de l’autorité compétente. Tachez donc de m’éviter ce désagrément car je désirerai bien finir avec la commune.

Comptant que vous ferez à ma lettre l’honneur d’une prompte réponse veuillez agréer mes salutations empressées »

 

Le 16 novembre 1871, nouvelle lettre de rappel de Mr le préfet concernant la réception des travaux (sur papier à entête à écriture gothique (on voit le passage de l’occupant !),  faisant référence à son courrier resté sans réponse et à une intervention de l’entrepreneur auprès de lui. Pourquoi ce retard ? L’entrepreneur désirant avoir ces travaux soldés rapidement a bien envoyé son mémoire dès la fin de ceux-ci.

 

Première hypothèse :

On s’aperçoit que l’architecte a remis celui-ci vérifié que le 18 juillet 1871 environ 10 mois après la fin des travaux

Seconde hypothèse :

Le conseil municipal bien embarrassé, ne sachant comment financer les travaux supplémentaires n’était pas des plus pressés à procéder à cette réception.

Probablement ce retard est dû à ces deux hypothèses

 

Enfin le 22 octobre 1871 le conseil municipal prend la délibération de réception des travaux 

 

« Après avoir opéré de concert avec l’architecte et l’entrepreneur à l’examen détaillé, la vérification des travaux de reconstruction de l’église, et enfin à la réception des dits travaux….

….Portant la dépense totale a 39388fr34,or sur cette somme il a été payé en divers acomptes tant a l’architecte qu’a l’entrepreneur une somme de vingt mille six cent quarante francs reste dû par la commune 18728fr34… ».

Pour le solde le conseil municipal semble avoir trouvé un accord avec l’entrepreneur :

« Les intérêts de cette somme sont dû et serons compté a partir du 1er mai 1871  comme il a été convenu et consenti entre le conseil et l’entrepreneur  » (au taux de 5%l’an)

« Enfin avisant ensuite au moyen d’acquitter la somme de 1878fr34 il a été décidé que ces dépenses seraient payées à l’aide des ressources suivantes :

1° le reste de l’imposition extraordinaire de 10.000fr voté par délibération en date du 30 Mai 1867 soit 9 annuités de huit mille cent trente trois francs trente trois centimes.

2°Location du droit de chasse suivant promesse de bail pour 12 années consécutives a raison de mille deux cent francs par an.

La commune pourra donc disposer annuellement d’une somme de deux mille trente trois francs trente tris centimes, laquelle somme est affectée à l’amortissement de la somme de 18728fr34 et des intérêts de cette somme. »

 

Mr Baillet qui a payé ses ouvriers ses fournisseurs a besoin urgent de son argent, la somme qui lui est due est importante. Il se tourne alors vers le receveur des rentes, Mr Jean Baptiste Macron, demeurant à Amiens, où il négocie la dette de la commune le 13 mai 1872. Le receveur lui avance la somme de 12.000fr au taux de 6% l’an à prendre sur celle de 14820fr due par la commune jusqu'à la concurrence de la somme versée plus les intérêts, le receveur municipal de Poulainville devra verser à Mr Macron les annuitées de 2033fr33c avec les intérêts. En cas de non payement par la commune Mr Baillet devra assurer le remboursement. Le 29 Février 1873 le sieur Baillet sur sa demande obtient une main levée sur l’hypothèque prise sur sa maison.

 

Le 18 Mai 1873, le conseil municipal assura l’église, «contre la foudre, l’incendie, ou quelque accident analogue non prévu » .La compagnie d’assurance la Paternelle fit un contrat d’une durée de 10 ans, qui prit effet en date du 13 février 1874, pour un montant de 32fr15 l’an. La période entre le 18 mai1873 et le 13 février 1874 fut assurée gracieusement.

 

 

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3ème chapitre

 

 

Le remboursement, un cauchemar

 

Le 22 Septembre 1873 nouvelle délibération du conseil municipal à ce sujet :

« Mr le maire expose la situation de la commune par rapport au payement des travaux de la reconstruction de l’église. Il résulte de cet exposé que malgré les libéralités de personnes charitables, malgré le secours de 5.000fr accordé le 3 juin 1868, la commune est encore débitrice aujourd’hui tant envers l’entrepreneur qu’envers l’architecte d’une somme de 16152fr60. Or pour acquitter cette somme plus les intérêts, la commune ne peut disposer que du produit de l’impôt s'élevant à 863fr somme avec laquelle on peut exactement mais seulement acquitter les intérêts du capital dont la commune est redevable. En conséquence, il sera impossible de pouvoir jamais amortir ce capital.

Considérant que la fabrique ne possède qu’un revenu bien juste nécessaire aux dépenses du culte »

Le conseil municipal adresse alors une demande pressante de secours d’un montant de 5.000fr auprès de Mr le préfet, mais aussi auprès de la commission départementale.

   

Le 14 décembre 1873 sur l’invitation de Mr le préfet en date du 30 septembre, (« pour les voies et moyens qu’il propose en vue de solder les travaux ») le conseil municipal se réunit à nouveau. Mr le préfet a établi ses comptes :

Il reste encore à payer 15577fr01, qu’en outre les intérêts décroissants peuvent êtres évalués à 7000fr soit un total à payer de 22577fr01c. 

Le conseil municipal évalue les ressources sur lesquelles il peut compter pendant la période de remboursement, pour acquitter la somme de 12937fr. Il a déduit de sa dette la somme de 5000fr montant du secours demandé, sans savoir s’il lui sera accordé !  Vote un centime extraordinaire pour la période de 1875 à 1881devant produire 264fr. Vote en outre 20 centimes additionnels pendant onze ans à partir de 1881 devant produire environ 9400fr, soit le total des deux votes devant couvrir le déficit à la hauteur de 9664fr,ce qui ne suffit encore pas et conclut ainsi :

« Mais fait observé que dans ces conditions un secours de 5000fr est indispensable »  (Un second secours !)

Après cette délibération le conseil municipal est convaincu d’avoir résolu le problème du financement, l’évoquant pendant plusieurs années lors du vote du budget, car le montant des remboursements retarde d’autres travaux.

 

Mr le préfet informe Mr le maire le 21 avril1874 de la suite donnée à sa première demande de secours :

« …par décision du 17 de ce mois Monsieur le ministre de l’instruction publique et des cultes a bien voulu accorder un secours de 2500 francs sur les fonds de l’état à la commune de Poulainville pour l’aider à faire face aux frais de reconstruction de l’église », soit la moitié seulement de la somme espérée dans cette première demande

 

Le 17 décembre 1874 Mr Louis Hartmann, de nouveau, remplit les fonctions de maire. Le 6 juin 1875 : Nouveau problème financier. La société de chasse refuse de payer le bail se montant à 1200fr et servant au remboursement de la dette, nous n’en n’évoquerons pas le motif ici car ce n’est pas le sujet. Après procès, la commune obtient la somme de 600fr mais cette somme après avoir réglé les frais de justice se trouva réduite à 374fr. Le 12 août 1875 Mr Darquet après de nouvelles élections devint maire.

 

Nouvel appel auprès du préfet concernant le secours sollicité le 28 septembre 1873, cette date correspond à la première demande :

"…En faveur du secours demandé le 28 septembre 1873 et resté sans réponse la commune étant encore endettée de 6997fr33"   

On reste perplexe devant ce courrier car un secours a bien été attribué le 21 avril 1874, peut être n’a-t-il pas été mandaté ?ou alors la municipalité ayant changé, l’information n’a pas été transmise ? peut être s’agit-il de la demande concernant le deuxième secours ; dans ce cas la date est erronée.

 

Déjà des réparations

 

L’an 1876 le 7 mai, le conseil municipal est appelé à donner

"...son avis pour ce qui le regarde…l’aliénation de rente provenant du legs fait par la dame Boutard à la fabrique de Poulainville… Que l’excédent de la somme soit affectée aux réparations à faire tant à l’église qu’au Presbytère"

 

 

Dégâts occasionnés par l’ouragan du 12 mars 1876

 

Mr le maire expose au conseil municipal le 23 Juillet 1876 :

« Par suite, de l’ouragan du 12 Mars dernier, la croix en fer du clocher s’étant cassée on a pu constater que l’entrepreneur y avait mélangé de la fonte au lieu de l’avoir livrée toute en fer d’après le devis »

Mr le maire expose les faits à l’entrepreneur Mr Baillet et lui demande de réparer à ses frais, la garantie de 10 ans n’étant pas expirée, lequel refuse. Mr le maire demande à Mr le préfet le droit de poursuivre en justice, puis demande le 15 août à ce que l’affaire soit jugée en conseil de préfecture, ce qui fut accordé. Par arrêté du 26 janvier 1877 le conseil de préfecture rend son jugement :

« Vu sous la date du 16 Xbre dernier les observations en réponse présentées par le Sr Baillet, et desquelles il résulte que c’est d’accord avec l’architecte que des ornements en fonte ont été ajoutés aux extrémités de la croix ; qu’avant d’être placée sur le clocher de l’église, cette croix a été exposée pendant plus de 15 jours et qu’aucune plainte ni réclamation n’a été formée à cette époque au sujet des additions décoratives dont il s’agit, que la violence de l’ouragan du 12 Mars 1876 suffit pour expliquer la rupture de la dite croix

 

Pourquoi il conclu »

 

« Considérant qu’il est constant en fait que la croix du clocher de l’église de Poulainville, bien que plus ouvragée que celle prévue au plan, n’a pas été exclusivement composée de fer suivant les prescriptions du devis approuvé le 19 juin 1868 ; que la rupture de cette croix peut être attribuée : d’une part, aux conditions défectueuses de sa construction ; d’autre part, à la violence de la tempête du 12 mars ; qu’il convient dès lors, dans l’évaluation du dommage éprouvé par la commune de Poulainville de tenir compte de ces deux circonstances»

Il évalue le montant des dommages à 300fr

"Que la part de responsabilité de l’entrepreneur peut être équitablement fixée à la moitié de cette somme soit 150fr….est condamné à payer à la commune de Poulainville une indemnité de cent cinquante francs pour concourir à la réparation du dommage résultant de la rupture de la croix…..si mieux n’aime le dit Sr Baillet, rétablir à ses frais la croix dans les conditions prévues au devis, et ce sous la direction de l’architecte…… »

 

Le Sr Baillet hésita entre les deux solutions et finalement rétablit la croix à ses frais et le 1er décembre 1877, tout était rentré dans l’ordre                                                      

               

Entre temps le 4 Juillet 1876 l’abbé Bail acheta à la famille Tirancourt  une maison sise rue de carottes (la rue qui traverse la place du village de nos jours), elle était située sur le coté droit de l’église, (comme on peut le voir sur le dessin des frères Duthoit au début de ce chapitre). Le jardin du presbytère se trouva agrandi, mais surtout le terrain appartenant à cette maison qui était situé en partie devant le porche de l’église celui ci devint libre d’accès


 
                    
Le coq du clocher posé en 1868 et remplacé en 1978 lors des travaux et déposé en mairie
(Cliché U.Pérodeau) 
 
 
 

Alors que le conseil municipal de 1871 pensait avoir solutionné le financement des travaux, le conseil municipal en place le 25 novembre 1878 découvre une erreur sur les comptes de réception des travaux.

« Or dans cette somme de 39.368fr34 on y avait compris la somme de 4200fr donnée par des personnes charitables, pour le prolongement supplémentaire de l’église, et cette somme de 4200fr ne devait pas entrer en compte sur la somme totale de 39.368fr34 de manière que la commune croyait avoir liquidée sa dette se trouve avoir un déficit de 4.200fr moins 1.000fr que l’entrepreneur doit pour achat de la vieille église ce qui présente encore un déficit de 3.200fr plus les intérêts des sommes restants dûes et payées depuis le 13 mai 1872 s’élevant à 2.944fr90 ce qui fait en tout 6.145fr et sur cette somme la commune devra encore payer les intérêts jusqu’à complète liquidation ce qui devrai s’élever à 6.600fr environ… »         

 

La commune croyait être dégagée concernant la construction de l’église. Elle s’était endettée de nouveau pour la construction d’une maison d’école, salle de mairie et logement de l’instituteur. La commune évalue la dépense de reconstruction de l’église à 42.685fr.

« Espère un secours de 2.000fr de son excellence Mr le ministre de l’intérieur, et supplie Mr le préfet d’accorder un secours de 1.000fr »

 

De nouveau le 21 et le 26 décembre, Mr Guyot maire évoque l’erreur comptable et en impute la faute à l’architecte « qui n’a pas mentionné dans le métré du décompte général la travée supplémentaire » (ce qui est vrai), «  car celle-ci devait être payée par un généreux donateur mais le receveur municipal a contraint de faire rentré cette somme dans la caisse municipale, de manière qu’elle est comprise dans les 39.368fr34 lorsqu’au contraire elle devait être ajoutée au montant du métré ».

La commune se trouve encore endettée lorsqu'elle effectue le dernier versement le 9 février 1879 qui complétait la somme de 39.368fr34, comme elle avait demandé plusieurs fois les comptes à l’entrepreneur sans résultat 

« Espère pour cela que les intérêts ne serons dûs que jusqu'à l’époque ci-dessus indiquée. Sollicite auprès de Mr le préfet un secours sur les fonds du département »

 

Le compte réclamé à Mr Baillet est enfin porté à la connaissance du conseil municipal le 24 juillet 1880, Mr Baillet déclare que la commune lui doit encore 5.169fr42, et « qu’il s’était refusé à donner un décompte général, attendu que- disait il- la commune lui devait encore la somme de 3.200fr comme capital ».

Le conseil municipal rejette de nouveau la responsabilité de cette erreur de comptabilité, du à l’architecte. Le conseil rappelant qu’il attendait le décompte depuis longtemps, demande à Mr le préfet que les intérêts de cette somme ne soient payés à l’entrepreneur que jusqu'à la date du 9 fevrier 1879 et ajoute qu’à cette époque la commune pouvait payer la somme de 3.000fr, elle estime à partir de ces calculs ne devoir que 4.209fr19 au sieur Baillet, qui refusa ce calcul.

 

L’an 1880, le 15 août Mr Guyot Vast qui vient d’être réélu maire est désigné par le conseil municipal pour défendre les droits de la commune concernant cette affaire devant le conseil de préfecture. Lequel conseil de préfecture se déclare incompétent dans cette affaire le 27 février 1881.

 

A la suite du rejet du pourvoi en conseil de préfecture le conseil municipal  épluche le décompte de l’entrepreneur et constate que ce dernier « a calculé les intérêts en comptant une année de 360 jours, que d’après elle (la commune), ces intérêts devraient être calculés sur 365 jours ; de manière qu’il se trouve une différence de 40fr69 jusqu’au 22mars1879 »

La somme dûe se trouve réduite d’après son calcul à 4.934fr69.

 

Le 13 mars 1881 le conseil municipal et l’entrepreneur s'accordent enfin sur le compte définitif le fixant à 4.978fr03. La somme sera payée de la manière suivante :

« 800fr de secours accordés à la commune par la commission départementale en date du 14 avril 1880. 4.178fr 03 sur les ressources disponibles de la commune »

Ce compte définitif ne l’était pas tant que ça car le 30 mars1881 il était affiné et se montait à la somme de 5.441fr31.

 

Mr le percepteur de Camon receveur municipal de la commune de Poulainville, chargé du règlement définitif, informe la commune qu’il était « en mesure de payer cette somme il y a huit jours, mais aujourd’hui les fonds sont replacés, et ce n’est que quand j’aurais toutes les pièces, que je pourrai me mettre en mesure de payer ».

Voici la liste des pieces demandées :

1° métré au décompte général (résumé)

2° procès verbal de réception par l’architecte.

3° copie de l’arrêté de Mr le préfet portant réception définitive des travaux et règlements.

4° devis des travaux (sur timbre).

5° expédition sur (timbre) et copie du transport (des fonds).

6 les deux autorisation de 1.000fr et de 470fr.

Nous ne connaissons pas la réaction de l’entrepreneur à la lecture de ce courrier, mais on peut la deviner, la copie de ces documents assez copieux a du l’occuper un moment.

 

 Résumé

Le gros œuvre s’est étalé sur une période de deux ans, l’entrepreneur a assuré tout les corps de métiers, des fouilles à la peinture. La durée de deux ans est remarquable, car d’autres communes qui connaissaient la même difficulté financière ont suspendu leurs travaux pendant des années Le règlement de la reconstruction de l’église qui s’est terminé en 1881 s’est étalé sur une période de 11 ans. Cette reconstruction a coûté environ 44.809fr65 à la commune, c’est beaucoup plus que prévu (40% en plus), le devis initial s’élevant à 31.580fr (de nos jours ce n’est pas mieux, les devis sont souvent sous estimés de beaucoup).

La commune a perçu pour 7.500fr de secours que nous appelons de nos jours subventions et la somme de 4.600fr de dons privés connus. Les paroissiens ont participé en finançant directement, sans passer par la commune, l’achat des cloches, leurs installations, les vitraux de la nef figurant dans le métré et ont été payés par la commune, ceux du chœur représentant St Pierre, vocable de l’église ont étés payés par un ou des donateurs…etc…

 

L’horloge fut installée beaucoup plus tard en 1924 le 25 février, le conseil municipal « considérant que l’installation d’une horloge à l’église rendrait de grands services aux habitants de la commune décide de faire l’acquisition dont il s’agit et adopte le devis présenté par Mr L. Joly constructeur à Ferrières (Oise). »

Le devis se montant à la somme de 6.000fr. Le conseil municipal vote pour contracter un emprunt se montant à la somme de 6.100fr au taux de 7,5% auprès du crédit foncier, remboursable en 10 ans. L’installation de l’horloge fut terminée et réceptionnée le 3 janvier 1825. Cette horloge a été remplacée par une électrique en 1978, mais son mécanisme est encore dans le clocher.



 

L’étable appartenant au presbytère, puis ensuite à la commune, elle servait à remiser le corbillard tiré par des chevaux. Ce corbillard avait été acheté en 1930 pour la somme de 1.500fr plus 200fr de garnitures. Cette construction fut détruite pour agrandir l’école maternelle (cliché U.Pérodeau)

 

4ème chapitre

 

 

Les grosses réparations

 

Les conseils municipaux successifs pensaient être à l’abri des travaux avec une construction neuve, ils le furent pendant 40 ans. Le 1er août 1909, le maire Mr Canaple Auguste expose au conseil municipal

« que la charpente du beffroi du clocher est complètement disloquée par le mouvement des cloches et qu’il est urgent de le consolider avec une charpente en fer pour éviter une plus grande dépense »

Le conseil adopte le devis présenté s’élevant à 131fr60cs.

« Somme qui sera prise a l’article « Réparation a la toiture de l’église, aux vitraux, gouttières etc.… »

 

Le 14 novembre 1909 Mr le maire  « expose au conseil qu’il avait profité de la présence des couvreurs au mois de septembre pour réparer une partie de la toiture de l’église »

 

L’an 1911 le 7 juillet, Mr le maire soumet au conseil que les travaux d’entretien d’une absolue nécessité s’imposent au clocher, à la couverture et aux vitraux de l’église, il adopte le devis présenté par Mr Alfred Cuvellier architecte expert s’élevant à la somme de 1.063fr, et comme la commune ne dispose que de 715fr sollicite un secours auprès de Mr le préfet.

 

Curieusement le devis fut revu à la baisse le 15 septembre 1911, il n’était plus que de 904fr54, son financement prévu ainsi :

Budget primitif                                                                300fr.

Budget additionnel                                                         415fr.

Recouvrement pour dégradations aux vitraux         75fr

 

Les dégradations aux vitraux étaient l’œuvre de trois chenapans identifiés et dont les responsables durent payer 75fr. Les travaux furent confiés par marché à l’amiable à l’entreprise de couverture et plafonnage Canaple Jules a Amiens. En plus des travaux prévus à la couverture et aux vitraux, il fut :

«  Refait de l’enduit aux voûtes de la sacristie et de l’église, reposer les colonnes en pierres du clocher face sur le jardin du presbytère… »

La réception définitive a eu lieu le 18 février 1912 et le montant des travaux s’éleva alors à  « la somme de mil neuf cent soixante six francs un centime y compris 111fr28 honoraires de l’architecte », d’où une imposition extraordinaire en 1913.

 

On trouve dans une délibération du 4 mai 1924 :

Mr le maire expose qu’il a dû, étant donné l’urgence, faire exécuter sans recourir a l’adjudication, les travaux de réparations aux bâtiments communaux Ecole, bâtiment de la pompe, mairie, logement de l’instituteur, presbytère et église endommagés par fait de guerre.

Les travaux étant terminés, la situation fut régularisé et l’entreprise J Devulder à Amiens a reçu pour ce qui concerne les travaux réalisés à l’église y« compris les imprévus, la somme forfaitaire de 2.811fr82 »

 

La même année le 2 septembre toujours sans adjudication et dans l’urgence Mr le maire fait intervenir Mr D Darquet peintre vitrier à Amiens pour la remise en état des vitaux (endommagés par fait de guerre) la dépense s’éleva à 4990fr.

 

Puis en 1930 une première réparation « remise en plombs panneaux de l’église »

Le 23 novembre une seconde réparation « Mr le maire expose que par suite des intempéries cette année, des dégradations se font de plus en plus au plafond a l’église, provoquées par des fissures provenant a ardoises cassées ou déclouées du toit de l’église .Il a du pour éviter des aggravations faire opérer une révision complète de la toiture ainsi que celle de l’ancien presbytère par Mr Brunel entrepreneur a Vignacourt ce qui a occasionné une dépense de 1469fr »

 

A l’occasion des travaux de réfection du clocher et des toitures de l’église et de la mairie en 1978, par Mr Delplanque d’Albert pour un montant de 39.876fr, la croix fut changée puis tordue par l’ouragan de décembre 2004, elle fut de nouveau remplacée en 2005

 

ŒUVRES MANUSCRITES

 

Archives municipales ou se trouvent :

 

Les archives de la fabrique de l’église de Poulainville (8)

 

Les registres de délibérations du conseil municipal à partir de 1826 (6)


Les cloches de l'église

Ces cloches au nombre de trois furent fondues par CUVILLIER maitre fondeur a Amiens chacune d'entre elles porte en relief le nom du curé Mr BAIL(Isidore) et du Maire CANAPLE Auguste qui l'ont bénite ensuite son nom de baptême le nom du parrain et celui de la marraine ce sont les personnes qui ont contribués le plus a son financement. Ce texte est inscrit circulairement dans la partie supérieure de la cloche une main indique le point de départ de la lecture lors que le premier tour est lu une main indique qu'a partir de la il nous faut lire la ligne située en dessous et ainsi de suite. Le poids attribué à chaque cloche est celui que l'agent de l'administration des domaines, a inscrit sur l'inventaire des biens dépendant de la fabrique de la paroisse, lors de la séparation de l'église et de l'État. Nous n'avons pas de cloche provenant de l'ancienne église, en 1793 sous la Révolution elle fut fondue pour fabriquer des canons (Christian MANABLE La Révolution tranquille)
La cloche no 1

D'un diamètre de 810 Mm pesant environ 250 Kg portant l'inscription suivante : L'AN 1875 JE FUS BÉNITE PAR MR BAIL CURÉ CANAPLE AUGUSTE MAIRE ET NOMMÉE CATHERINE JUSTINE SIDONIE PAR JUSTIN PROSPER BRIEUX DE LA PAROISSE ST JACQUES D'AMIENS (et) COZETTE VEUVE LÉPINE (de celle) DE NOTRE DAME.
Les Donateurs
BRIEUX Famille Poulainvilloise présente depuis le début du XVIII e siècle a Poulainville Louis BRIEUX chantre a l'église ST Germain se maria avec Marie Catherine CANAPLE cette branche familiale s'installa par la suite a Amiens
Sidonie COZETTE était la veuve de Louis Charles Antoine LÉPINE, Amiénois propriétaire et rentier, qui avait légué la somme de 10 000 Fr a la commune pour la reconstruction de l'église .Le curé François Auguste LÉPINE décédé du choléra à Poulainville était son neveu.
La cloche no 2

D'un diamètre de 745 Mm pesant environ 200 Kg portant l'inscription suivante : L'AN 1875 JE FUS BÉNITE SOUS MR BAIL CURÉ CANAPLE AUGUSTE MAIRE ET NOMMÉE FLORENTINE ALFREDE ALINE PAR ALFRED BRIEUX ET ALINE BRIEUX SA SŒUR DE LA PAROISSE ST JACQUES D'AMIENS.
Les Donateurs
Alfred BRIEUX et Aline BRIEUX bien que nés à Amiens étaient les petits enfants de Louis BRIEUX et de Marie Catherine CANAPLE de Poulainville
L'année 1874 la famille Amiénoise BRIEUX avait fait construire sur un terrain lui appartenant une chapelle celle ci est toujours visible le long de la route nationale et est dédié a N. D. de la Salette
La cloche no3

D'un diamètre de 670 Mm pesant environ 150 Kg portant l'inscription suivante : L'AN 1875 JE FUS BÉNITE SOUS MR BAIL CURÉ CANAPLE AUGUSTE MAIRE ET NOMMÉE JULIA HONORINE SAUVÉ PAR JOSEPH DEFLESSELLE DE LA PAROISSE DE POULAINVILLE
Les Donateurs
Plusieurs familles DEFLESSELLE étaient présentent dans le village un Joseph DEFLESSELLE exerçait le métier de cantonnier.
Honorine SAUVÉ était alors âgée de 41ans célibataire fille de Pierre Louis SAUVÉ cultivateur.
Ulysse PERODEAU